Témoignage d’Alexis, médiateur citoyen
Je m’appelle Alexis, j’ai 29 ans. Je suis étudiant au baccalauréat de Criminologie à l’Université de Montréal. J’ai quitté la France en septembre 2014 pour changer de cursus. En France, j’étais étudiant au doctorat d’histoire et marchand numismate, expert en monnaies anciennes. J’avais envie de commencer un nouveau chapitre de ma vie.
Je m’appelle Alexis, j’ai 29 ans. Je suis étudiant au baccalauréat de Criminologie à l’Université de Montréal. J’ai quitté la France en septembre 2014 pour changer de cursus. En France, j’étais étudiant au doctorat d’histoire et marchand numismate, expert en monnaies anciennes. J’avais envie de commencer un nouveau chapitre de ma vie.
J’ai tout de suite voulu m’impliquer comme bénévole. J’ai travaillé avec une maison de transition et j’ai commencé à m’investir à l’université en créant notamment des groupes de méditation. La méditation m’aide à avoir une bonne concentration, tout en gardant une certaine distance avec mes émotions, ce qui sont des qualités essentielles pour un bon médiateur.
Au trimestre d’hiver, j’ai été sensibilisé à la médiation dans un de mes cours de victimologie et j’ai commencé à rechercher des ressources dans lesquelles je pourrais être bénévole. En avril, j’ai rencontré Julie Pouliot, médiatrice à Trajet. À l’époque, il n’y avait pas de formation prévue pour devenir médiateur bénévole et cela faisait longtemps que la précédente avait eu lieu. À l’automne 2015, j’ai reçu un courriel m’annonçant que si j’étais toujours intéressé, une formation se donnerait en novembre. Pendant le trimestre, j’ai suivi les cours de Mylène Jaccoud sur la justice pénale et les Autochtones. J’ai continué à découvrir la médiation et j’ai réalisé un travail de session sur les cercles de guérison. En novembre, j’ai suivi la formation offerte par Trajet. Proposée sur quatre fins de semaine, cette formation a été extrêmement positive pour moi. J’ai beaucoup aimé la structure que Julie, Benoît Gauthier et Lise Tremblay nous ont proposée. La formation a été très enrichissante, mélangeant du théorique et beaucoup de pratique. J’ai beaucoup aimé les réflexions autour du savoir-être du médiateur. Nos formateurs ont même réalisé des vidéos sur leurs pratiques en faisant des petites bourdes pour que nous puissions les analyser en groupe. J’ai beaucoup aimé la présence des participants qui a permis de faire des jeux de rôle de qualité. Ma formation personnelle s’est étendue aux mois de décembre et de janvier. En effet, j’ai perdu un cousin lors des attentats de Paris et je n’ai pas pu aller à deux rencontres. Benoît m’a coaché pour finir ma formation et j’ai commencé à pratiquer les médiations citoyennes en février.
Parallèlement, j’ai suivi le cours de médiation et conciliation de Mylène Jaccoud à l’hiver. Ce cours a définitivement ancré ma passion pour la médiation.
J’ai effectué ma première médiation avec Julie. Dans le cadre de la médiation citoyenne, qui est un processus gratuit de règlement des différends à l’amiable, les rencontres se font avec deux médiateurs. Nous avons fait deux rencontres préparatoires pour chacune des parties et nous avons réalisé une médiation avec les deux parties. Ça a été un moment très important pour moi, car je me suis rendu compte que je pouvais aider les gens qui vivent des conflits. J’ai senti que les personnes avaient beaucoup progressé, et elles ont pris des engagements l’une vis-à-vis de l’autre. J’ai vu un processus de communication brisé se renouer. C’était un moment très émouvant de voir le processus à l’action et surtout de voir à quel point les perceptions des « médiés » avaient changé depuis la prise de contact. Ce processus n’aurait pas été possible dans le système pénal. Ce conflit durait depuis plusieurs mois. Les parties étaient fatiguées de leurs mauvaises relations. Cela a généré beaucoup de stress et de tension chez eux, au point qu’ils n’invitaient plus d’amis ou de famille chez eux. L’impact sur la société est très important. Dans une situation qui semble anodine, ici un conflit entre voisins, la médiation vient offrir un terrain neutre pour échanger, rétablir la communication en prenant soin que chacun puisse exprimer ses besoins, ses résistances, ses peurs, ses solutions. Le bénéfice est supérieur à la résolution du conflit même. Désormais, ils ont rétabli une communication apaisée et leur niveau de stress a décru. Il a même été évoqué l’idée de partager des repas ensemble. La médiation est un outil formidable pour ceux qui font le pari de la communication.