Quel rôle pour les personnes victimes?
Quelle est la place des personnes victimes dans le système de justice pénale québécois? Voilà l’un des sujets discutés lors du plus récent Forum mondial de médiation. Benoit Gauthier de Trajet et Sonia Desmarais de Justice alternative du Haut-Richelieu y étaient pour présenter l’approche des organismes de justice alternative.
Dans le cadre de la Loi sur le système de justice pénale pour adolescents (LSJPA), les jeunes contrevenants qui sont éligibles à des sanctions extrajudiciaires peuvent réparer leurs torts, que ce soit auprès de la victime ou de la communauté. Les principes qui s’appliquent ici sont la responsabilisation, le dialogue et la participation des victimes, explique Sonia Desmarais, directrice de Justice alternative du Haut-Richelieu et coprésidente de l’ASSOJAQ.
Lorsque le dossier d’un jeune est transmis d’un centre jeunesse à un organisme communautaire comme Trajet ou Justice alternative du Haut-Richelieu, l’organisme contacte la personne victime pour l’informer et recueillir son point de vue. « La personne victime n’a aucune obligation, mais elle peut prendre part à la décision légale qui concerne l’adolescent », souligne Benoit Gauthier, coresponsable des programmes de médiation pénale, scolaire et citoyenne de Trajet.
Chez Trajet, les intervenants adoptent une approche relationnelle réparatrice avec la personne victime. « On encourage la personne victime à faire le récit de son expérience. On favorise une auto-exploration, sans jugement », rapporte Benoit Gauthier. Ensuite, si la personne victime est d’accord pour s’engager dans cette voie, les intervenants l’accompagnent pour repérer une forme de réparation envisageable. « On est confronté au fait que les gens sont rarement au courant. Il y a une grande méconnaissance de la justice réparatrice », ajoute-t-il. Le rôle de l’intervenant est donc de présenter et d’expliquer les diverses formes de réparation comme la médiation.
Trajet et la LSJPA
Les organismes de justice alternative comme Trajet ont pour mandat de mettre en œuvre des sanctions extrajudiciaires et peines spécifiques découlant de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA). À l’échelle québécoise, l’ASSOJAQ regroupe 14 organismes de justice alternative, présents sur l’ensemble du territoire.